Les mots perdus
j'essaie desespérement d'écrire. J'ai des bribes, des phrases, des mots qui s'asemblent dans ma tête, mais face au stylo, je suis muette. Je n'arrive plus à faire rouler la bille sur le papier. Pourtant je choisis bien mes stylos... Je suis très difficile en cette matière et ne choisis que ceux qui glissent le plus, souvent un peu feutre, mis très fin. Mais en général, quand je prends entre mes doigts un simple bic noir crystal, je ne sens plus mon poignet glisser.
Mais mon problème ne vient pas du stylo.
La flemme ? Le manque de temps ? Fausses excuses. La peur ? Peut-être. J'ai encore tous les anciens personnages de mes histoires dans les veines. Peut-être aurais-je du tous les tuer. PLutôt que de les laisser errer page après page... insastifaits souvent de leurs destins.
Souvent quand j'ai écrit quelque chose, nouvelle ou roman, c'était comme un coup de foudre. J'avais le premier mot, qui pouvait arriver n'importe quand, la nuit, la journée, au travail, au café, en faisant la vaisselle, une fois il m'est même arriver de devoir stopper ma douche, encore pleine de mousse, pour aller écrire l'idée qui venait de me tomber dessus.
et aujourd'hui encore j'ai des idées. Mais rien ne suis. Je suis comme bloquée par quelque chose chaque fois qu'il me vient le désir d'entamer quelque chose de neuf. Je tourne en rond dans ce que je dis.
Peut-etre que je n'ai plus de muse.. parce que finalement je n'écris plus vraiment, (sauf les chansons, mais ça c'est lâche) depuis qu'Anouk et moi ne nous voyons plus et qu'elle m'a fermé la porte de sa vie à quadruple tours. Non, j'y crois pas. A ces trucs de muse.....
quand j'habitais dans le 17 ème, avec mon chat, et que je n'avais quasiment pas une minute à moi, le soir en rentrant je m'adonnais à des plaisirs fiévreux et éthyliques, et mon chat sur les genoux, j'écrivais, j'écrivais.... dans un état quasi second et libérateur. Aujourd'hui, je me sens comme si j'évais perdu mes mots. PErdu les mots. C'est un drame.
c'est ce que je savais faire de bien....
Est-ce que ça a un rapport avec l'âge ? La monotonie de la vie ? Non impossible.... quoique... ces dernières années montmartroise sont peuplées de jours et d'ombres qui se ressemblent...... avant je sortais tout le temps, je rencontrais des gens plus fous les uns les autres et aujourd'hui c'est à peine si j'ai peur de monter dans le métro pour quitter le quartier. Mais sortir je l'ai fait pendant 5 ans, je sais que j'en ai eu assez aussi... parce que si l'on rencontre des gens physiquement différent, au fond c'est les mêmes.... c'est peut etre pas plus mal d'approfondir des relations avec des gens et s'en faire de vrais amis....
serais-je devenue... Sage ? Non....... j'ai toujours les mêmes aspirations destructrices, le goût des mauvaises choses, le geste pornographique... sur scène je suis 'mauvaise la plus mauvaise....' Ah c'est peut-être ça le truc. Il n'y a plus que les concerts qui m'intéressent..... Non. Il faut que je sorte.
En début d'année 2010 je ressortais beaucoup dans des concerts et je me souviens que ma flamme se ravivait au rythme des grosses caisses. C'est ça dont j'ai besoin. Plus que de parler, de faire la conversation etc... et de passer le temps. J'ai besoin de vibrer et de sentir les sons dans les moindres recoins de mon corps. Basta.
Mais je sais pourquoi je me suis écartée de ça, naturellement... FRIC FRIC FRIC... j'en ai pas eu ces 6 derniers mois.. ultra découvert, plus de carte bancaire... pas de nouvelles robes... et toujours devoir garder le sourire.
Fric ou pas, la musique et les mots, au moins c'est gratuit....
"je mets les doigts dans la prise
c'est un suicide éléctrique
je mets les doigts dans la prise
mes doigts mouillés de panique
et tout mon corps se déguise
d'une combinaison érotique"
Gloria (Les Doigts dans LA PRise)